Alors que le monde d’après fait phosphorer les esprits, je me suis demandé si cette volonté de ré-inventer le monde avait été aussi forte suite à la peste noire qu’a connue le Moyen Âge. Pour y répondre, j’ai sollicité Jean-Jacques Vincencini, professeur émérite de littérature médiévale à l’Université de Tours. Intellectuel touche à tout, il associe allègrement littérature, anthropologie, histoire et sémiologie pour nous partager ses éclairages.
Le pouvoir être
Dans l’invention du monde d’après, il va être selon lui important d’aborder l’inattendu face aux stéréotypes, qu’il qualifie comme le prêt-à-porter de la pensée. Comme le dit si bien Edgar Morin, « Le pire n’est pas sûr et l’improbable peut devenir ». C’est dans cet esprit que Jean-Jacques Vincencini s’est lancé dans le difficile exercice de proposer un cadre de réflexion à destination des prospectivistes. Cette interview se clos par le carré sémiotique du pouvoir être, approche astucieuse pour distinguer ce qui sera possible, de ce qui ne sera plus, mais aussi de ce qui sera impossible et enfin de ce qui sera absolument nécessaire. L’inattendu y conservant toute sa place.